L’Accord National Interprofessionnel, ou loi ANI, a généralisé le recours à la mutuelle d’entreprise. Or, le caractère obligatoire de la complémentaire santé d’entreprise améliore la protection de santé des salariés tout en facilitant le remboursement de leurs dépenses de santé. Que dit la loi ANI sur la mutuelle ? Quels sont ses avantages ? Qui est concerné ? Comment choisir la meilleure mutuelle depuis la loi ANI ? Nous vous donnons toutes les réponses à vos questions !

En quoi consiste la loi ANI pour les mutuelles ?

La loi ANI précise que tous les employeurs du secteur privé ont l’obligation de proposer une mutuelle d’entreprise à leurs salariés. De plus, ils sont tenus de participer à son financement, au moins à hauteur de 50 %. 

Cette mutuelle santé d’entreprise vient ainsi en complément des remboursements de base de la Sécurité Sociale. 

Qui est concerné par la loi ANI ?

La loi ANI s’applique à l’ensemble des employeurs et des salariés du secteur privé. En d’autres termes, tous les employeurs du secteur privé doivent proposer une mutuelle d’entreprise à leurs salariés. D’un autre côté, chaque salarié du secteur privé peut prétendre à une mutuelle collective proposée par son entreprise. 

Il n’y a ainsi aucune distinction entre TPE/PME et grandes entreprises. Il en va de même pour les salariés, la loi ANI s’appliquant aussi bien aux apprentis qu’aux CDI, et sans discrimination au regard de votre statut ou de votre ancienneté. 

Toutefois, certaines catégories de personnes ne sont pas concernées par la loi ANI, dont : 

  • les « particuliers-employeurs » qui emploient un salarié à domicile (nounou, jardinier, femme de ménage…),
  • les enfants ou le conjoint du salarié, ces derniers n’étant pas systématiquement couverts par la mutuelle d’entreprise. 

Les personnes disposant déjà d’une mutuelle santé individuelle ne sont pas obligées de la résilier pour adhérer à la mutuelle d’entreprise.

Quelles sont les obligations de mon employeur vis-à-vis de la loi ANI ?

Un libre choix de l’assureur

L’employeur peut choisir librement l’assureur auprès duquel contracter la mutuelle collective. Si un organisme lui est recommandé par ses partenaires sociaux, il faut que cette recommandation intervienne après une procédure de mise en concurrence. En d’autres termes, l’entreprise peut suivre une recommandation mais doit bel et bien avoir considéré les différents organismes.

Une prise en charge de 50 % par l’employeur

La participation financière de l'employeur à la mutuelle d’entreprise doit être au moins égale à 50 % de la cotisation. Le reste à charge revient ainsi au salarié.

Un panier de soins minimum ANI

La mutuelle d’entreprise doit également respecter un socle de garanties minimales, soit un panier de soins minimum. Ce panier de soins doit assurer le remboursement :

  • de l’intégralité du ticket modérateur sur les consultations, actes et prestations remboursables par l’Assurance Maladie ;
  • de la totalité du forfait journalier hospitalier, soit 20 € par jour en hôpital ou clinique, et 15 € par jour en service psychiatrique ;
  • des frais dentaires (prothèses et orthodontie), à hauteur de 125 % de la base de remboursement de la Sécurité Sociale ;
  • des frais d’optique forfaitaires par période de 2 ans, avec un minimum de prise en charge de 100 € pour des verres simples, et de 150 € pour des verres complexes, montures comprises.

Attention, il existe 3 exceptions pour lesquelles la mutuelle d’entreprise n’est pas obligée de rembourser l’intégralité du ticket modérateur

  • les médicaments à service médical faible ou modéré, remboursés à seulement 35 ou 15 %,
  • les cures thermales,
  • les médicaments homéopathiques. 

Loi ANI : est-ce que je suis obligé de souscrire à ma mutuelle d’entreprise ?

Non, un salarié n’est pas dans l’obligation de souscrire à la mutuelle de son entreprise. Il est possible de refuser la mutuelle proposée par son entreprise dans des cas de dispenses bien précis.

Refuser sa mutuelle d’entreprise : les dispenses

Le refus de la mutuelle d’entreprise doit être motivé par une dispense spécifique, incluant par exemple : 

  • Vous étiez dans l’entreprise avant la mise en place de la mesure : si vous aviez une mutuelle, vous pouvez la conserver jusqu’à son échéance et ensuite adhérer au contrat obligatoire.
  • Vous êtes couvert par la mutuelle obligatoire ou la mutuelle de la fonction publique de votre conjoint : en tant qu’ayant-droit, vous êtes déjà couvert et pouvez refuser la mutuelle collective de votre employeur.
  • Vous êtes salarié à temps partiel ou apprenti : vous pouvez décliner l’obligation de la mutuelle collective si la cotisation est supérieure ou égale à 10 % de votre rémunération brute.
  • Vous êtes en CDD de moins de 3 mois : vous pouvez demander une dispense si vous êtes couvert par un contrat respectant les caractéristiques des mutuelles santé responsables et solidaires (prévoyant planchers et plafonds de remboursement…) et que la durée de la mutuelle collective est inférieure à 3 mois.
  • Vous êtes en CDD de 3 à 12 mois : vous pouvez demander la dispense si le dispositif de prévoyance de l’entreprise prévoit cette possibilité.
  • Vous êtes en CDD de plus de 12 mois : vous pouvez demander la dispense si le régime de l’entreprise le prévoit d’une part, et si vous pouvez justifier d’une couverture santé individuelle d’autre part. L’attestation de cette mutuelle vous sera alors demandée par votre employeur.
  • Vous êtes bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire (CSS) : la part complémentaire de vos frais de santé est donc déjà prise en charge. 
  • Vous êtes couvert par un régime spécifique : exemple avec le régime d’Alsace-Moselle.

Versement santé : de quoi s’agit-il ?

Un versement santé peut être versé par l’employeur aux salariés dispensés d’adhérer à la mutuelle d’entreprise. 

Une telle dispense n’est pas automatique. Le salarié doit en formuler la demande expresse. 

Comment est calculé le montant du versement santé ? 

Son montant est calculé chaque mois en appliquant un coefficient au montant de référence : 

  • le montant de référence renvoie à la participation assurée par l’employeur pour le financement de la mutuelle d’entreprise, 
  • tandis que le coefficient appliqué varie d'un type de contrat de travail à un autre, avec 105 % pour les CDI et 125 % pour les CDD. 

Exemples de versements santé mensuels pour différents types de salariés

Voici quelques exemples de versements santé pouvant être effectués chaque mois suivant le profil du salarié et son type de contrat de travail :

Coefficient du versement santéContribution forfaitaireMensualité à verser par l'entreprise
Salariés CDI à 50H/mois105 %60 €20,77 €
Salariés CDD à 50h/mois125 %60 €24,75 €

Comment choisir une surcomplémentaire santé loi ANI ?

Si vous considérez que votre mutuelle d’entreprise vous offre une couverture santé trop légère, vous pouvez parfaitement la compléter avec une mutuelle individuelle, ou « surcomplémentaire santé ». 

En effet, les mutuelles d’entreprise ne garantissent pas toujours une bonne couverture, notamment pour les dépassements d’honoraires ou pour les soins dentaires ou optiques. Elles sont construites pour correspondre au plus grand nombre, et sont donc peu adaptées aux profils particuliers.

Voici quelques astuces pour correctement choisir votre surcomplémentaire santé venant renforcer votre mutuelle d’entreprise :

  • Commencez par vérifier les garanties qu’il vous manque dans le contrat santé de votre entreprise,
  • Ensuite, prenez le temps de comparer les offres du marché (étendue des garanties, délai de carence, service client …), 
  • N’hésitez pas à demander différents devis, en fonction de vos besoins spécifiques en matière de santé ! En faisant jouer la concurrence, vous aurez plus de chances de trouver un contrat au meilleur rapport qualité / prix.

Pour cela, vous pouvez utiliser notre comparateur Réassurez-moi : son algorithme sonde le marché pour vous et vous ressort les meilleures offres de mutuelles santé en quelques instants. Vous obtiendrez alors des devis personnalisés et pourrez ensuite choisir votre surcomplémentaire santé idéale.

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Que dit la loi ANI sur la portabilité de la mutuelle d’entreprise ?

La portabilité d’une mutuelle d’entreprise correspond au maintien des garanties santé, y compris lorsque vous avez quitté votre emploi et l’entreprise en question.

Cela est possible suivant 3 conditions cumulatives, à savoir :

  • Le salarié a fait l’objet d’une rupture de contrat de travail pour un motif autre que la faute lourde,
  • La cessation du contrat de travail ouvre droit à une prise en charge par l’assurance chômage,
  • Le salarié avait auparavant adhéré à la mutuelle de son entreprise.

Le dispositif de portabilité de la mutuelle d’entreprise est accessible à tous les salariés de l’entreprise : intérimaires, CDD, CDI, saisonniers, apprentis… Les ayants-droit de la mutuelle santé en bénéficieront également.

Dès lors, vous continuez à bénéficier de la complémentaire santé d’entreprise pendant toute la durée de vos droits à l’allocation chômage. Toutefois, ce droit s’accompagne de deux plafonds : 

  • la durée de cette portabilité ne peut pas excéder la durée de votre ancien contrat de travail,
  • dans la limite totale d’une année.

FAQ

Qu’est-ce que la loi ANI ?

La loi ANI (Accord National Interprofessionnel) oblige l’ensemble des employeurs du secteur privé à proposer une mutuelle d’entreprise à leurs salariés. Cela sans distinction entre les différents types de contrats de travail : CDI, CDD, apprentis, stagiaires …

Qui est concerné par la loi ANI ?

Tous les employeurs et les salariés du secteur privé sont concernés par la loi ANI. 
Aucune distinction n’est faite entre les TPE, PME et grandes entreprises, ni entre l’ancienneté ou le type de contrat des salariés.

Quelle est la participation financière de l’employeur dans la mutuelle d’entreprise suivant la loi ANI ?

Suivant la loi ANI, l’employeur participe à la mutuelle d’entreprise à hauteur de 50 % du montant des cotisations. Le reste à charge revient ensuite au salarié.

À quoi correspond le panier de soins minimum ANI ?

Le panier de soins minimum ANI précise les garanties obligatoirement incluses dans une mutuelle entreprise. Il s’agit principalement du remboursement : 
- du ticket modérateur,
- du forfait journalier hospitalier (20 € par jour en hôpital ou clinique, 15 € par jour en service psychiatrique),
- des frais dentaires à hauteur de 125 % de la base de remboursement de la Sécurité Sociale,
- et des frais d’optique forfaitaires, avec minimum 100 € pour des verres simples, et 150 € pour des verres complexes, montures comprises.

Est-ce que je suis obligé de souscrire à ma mutuelle d’entreprise ?

Non, vous n’êtes pas obligé de souscrire à votre mutuelle d’entreprise ! Vous devrez toutefois justifier cette dispense, par exemple si vous bénéficiez de la Complémentaire santé solidaire (CSS) ou encore de la mutuelle obligatoire de votre conjoint(e). 

Qu’est-ce qu’un versement santé ?

Un « versement santé » correspond à une somme versée par l’employeur aux salariés dispensés de l’adhésion à la mutuelle d’entreprise. Son montant dépend notamment du type de contrat de travail (CDI, CDD) ou encore du temps de travail effectif. 

Comment choisir sa surcomplémentaire santé ?

Pour bien choisir votre surcomplémentaire santé, voici quelques astuces : 
- étudiez l’offre de mutuelle de votre entreprise,
- identifiez les garanties insuffisantes (dentaire, optique …) suivant vos besoins réels de santé, 
- comparez les offres et faites jouer la concurrence, en utilisant par exemple notre comparateur en ligne gratuit !

Que dit la loi ANI sur la portabilité de la mutuelle d’entreprise ?

La portabilité de la mutuelle d’entreprise est possible selon 3 conditions cumulatives : 
- Le salarié a fait l’objet d’une rupture de contrat de travail pour un motif autre que la faute lourde,
- La cessation du contrat de travail ouvre droit à l’assurance chômage,
- Le salarié avait auparavant adhéré à la mutuelle de son entreprise.

Elle ne peut cependant pas excéder la durée de votre ancien contrat de travail, ni une durée totale d’un an.