La prise en charge de l’obésité repose sur un parcours gradué avec 3 niveaux de soins. Elle combine suivi nutritionnel, accompagnement psychologique, activité physique encadrée et, dans certains cas, chirurgie bariatrique. Détails sur la prise en charge et les remboursements.
Ce qu'il faut retenir
- L’obésité se définit par un IMC supérieur à 30 et se classe en trois stades (modérée, sévère, massive)
- La France compte 37 centres spécialisés obésité (CSO), dédiés aux cas complexes et à la chirurgie bariatrique
- L'obésité n'est pas reconnu en ALD : une mutuelle est nécessaire pour un remboursement total
- La Sécurité sociale rembourse la chirurgie bariatrique à 100 % sous conditions médicales strictes
- La prise en charge inclut aussi le soutien psychologique et l’accompagnement de la famille, notamment chez l’enfant

Quelles sont les étapes de la prise en charge de l’obésité ?
Le traitement de l'obésité repose sur une organisation en trois niveaux selon la sévérité de votre surpoids et à prévenir les complications. Pour déterminer la prise en charge adaptée, les professionnels de santé se basent sur votre IMC.
✔️ Voici les stades d’obésité selon l’indice de masse corporelle (IMC) :
Stade d’obésité | IMC (kg/m²) | Définition |
---|---|---|
Obésité modérée (classe I) | 30 à 34,9 | Risque accru de maladies métaboliques |
Obésité sévère (classe II) | 35 à 39,9 | Risque élevé de complications cardiovasculaires et diabète |
Obésité massive (classe III) | ≥ 40 | Risque vital et indication fréquente d’une chirurgie bariatrique |
Comment calculer son IMC ? L’IMC (Indice de Masse Corporelle) se calcule avec la formule : IMC = poids (kg) ÷ taille² (m)
1️⃣ Premier recours : suivi médical et psychologique
Le médecin traitant évalue la situation grâce à l’IMC et aux antécédents médicaux. Il propose un suivi nutritionnel, encourage l’activité physique adaptée et oriente si besoin vers un psychologue. L’objectif est d’aider le patient à adopter des habitudes de vie favorables à la perte de poids et à la prévention des risques.
2️⃣ Deuxième recours : prise en charge spécialisée
Quand l’obésité devient sévère ou s’accompagne de complications, le suivi passe par une équipe hospitalière ou une consultation spécialisée :
- diabète ;
- hypertension ;
- apnée du sommeil.
Ce niveau de prise en charge mobilise plusieurs professionnels de santé : endocrinologues, nutritionnistes, kinésithérapeutes, psychologues.
3️⃣ Troisième recours : les centres spécialisés d'obésité (CSO)
La France compte 37 CSO répartis sur le territoire. Ces structures accueillent les cas les plus complexes :
- obésité massive ;
- comorbidités multiples ;
- échec des traitements de premier et deuxième recours.
Les CSO coordonnent votre suivi complet de l'obésité : de l’évaluation initiale à la préparation éventuelle d’une chirurgie bariatrique. Ils proposent également des programmes d’éducation thérapeutique et un suivi renforcé après une chirurgie.
Quelle prise en charge pour l’obésité chez l’adulte ?
La prise en charge de l’obésité chez l’adulte dépend avant tout de votre IMC et des conséquences du surpoids sur votre santé. Le diagnostic est posé par votre médecin traitant, qui mesure l’IMC, recherche d’éventuelles complications (diabète, hypertension, apnée du sommeil) et propose le niveau de suivi adapté.
Pour lutter contre l'obésité, le parcours de soins se fait par étapes : chacun ne passe pas obligatoirement par toutes.
✔️ Voici le type de suivi proposé selon votre repère IMC :
- Surpoids (IMC entre 25 et 29,9) : conseils nutritionnels et activité physique encadrée. La plupart du temps une prise en charge par votre médecin traitant et/ou un médecin nutritionniste suffit ;
- Obésité modérée (IMC entre 30 et 34,9) : suivi médical régulier avec un diététicien, un psychologue et parfois un kinésithérapeute (lutte contre les problèmes de circulation, drainage lympthatique, etc.) ;
- Obésité sévère (IMC ≥ 35 avec comorbidités ou ≥ 40) : orientation vers une équipe pluridisciplinaire dans un centre spécialisé d'obésité (CSO). Ici, vous bénéficiez d'une prise en charge complète avec des traitements plus lourds (médicaments, chirurgie).
Votre suivi débute presque toujours par des mesures hygiéno-diététiques : rééquilibrage alimentaire, activité physique adaptée, accompagnement psychologique et surveillance médicale régulière. Cette étape reste indispensable, même si d’autres traitements sont proposés ensuite.
Lorsque ces mesures ne suffisent pas et que les risques pour votre santé augmentent, le médecin peut proposer un traitement médicamenteux. Lo'bjectif est de réduire l’appétit ou l’absorption des graisses. Attention, leur prescription reste réservée aux situations où l’IMC est élevé avec des complications médicales avérées.
Enfin, dans les formes d’obésité sévère ou massive, une chirurgie bariatrique peut être proposée :
- Anneau gastrique ajustable ;
- Sleeve gastrectomie ;
- Bypass gastrique ;
- Dérivation biliopancréatique.
💡 Elle s’adresse uniquement aux patients ayant déjà suivi un accompagnement médical de 6 à 12 mois sans succès et qui sont orientés par un CSO. L’opération est toujours conditionnée à un engagement du patient dans un suivi médical, nutritionnel et psychologique à vie.
Comment est prise en charge l’obésité chez l’enfant ?
Chez l’enfant, l’obésité se définit à partir des courbes de croissance de l’IMC, ajustées selon l’âge et le sexe. La prise en charge doit rester progressive et associer l’enfant et sa famille, car les habitudes alimentaires et de vie se construisent dès l’enfance.
Rôle du médecin traitant et du pédiatre
Le suivi commence par une évaluation de l’IMC, de l’histoire médicale et du mode de vie de l’enfant. Le médecin ou le pédiatre propose un programme basé sur un meilleur équilibre alimentaire, plus d’activité physique et une surveillance régulière. L’objectif n’est pas toujours de faire perdre du poids, mais parfois simplement de stabiliser l’IMC pendant la croissance.
Chez l'enfant, l'obésité ne se mesure pas uniquement avec l'IMC : la courbe de croissace, l'âge et le sexe entre aussi en considération. Le médecin dresse un bilan en prenant en compte des critères d'ensemble.
💬 Conseils : le dépistage précoce de l’obésité infantile augmente les chances de réduire les risques de diabète, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte.
Accompagnement familial et éducatif
L’entourage est très important dans la prise en charge du surpoids chez les plus jeunes. Les professionnels de santé impliquent toujours les parents pour modifier les habitudes du foyer. Ils vous délivret des conseils sur :
- les repas équilibrés et adaptés à l’âge de votre enfant ;
- la réduction des boissons sucrées et des aliments ultra-transformés ;
- l’intégration d’activités physiques ludiques ;
- la gestion du temps d’écran.
Un accompagnement psychologique peut aussi être proposé pour travailler sur l’estime de soi et la relation à la nourriture. N'hésitez pas à demander conseil auprès de votre médecin de famille qui vous orientera sur la bonne prise en charge !
Cas sévères et complexes
Lorsque l’obésité infantile est sévère ou associée à des complications médicales, l’enfant peut être orienté vers un centre spécialisé obésité pédiatrique. Ces structures pluridisciplinaires réunissent les mêmes spécialistes que pour les adultes mais adapté à la pédiatrie : médecins, nutritionnistes, psychologues et éducateurs sportifs.
👀 Bon à savoir
La chirurgie bariatrique reste exceptionnelle chez l’enfant. Elle n’est envisagée qu’à l’adolescence, dans des cas très graves et toujours après un avis d’un CSO pédiatrique.
Quels remboursements pour la prise en charge de l’obésité ?
La prise en charge médicale de l’obésité peut générer des dépenses importantes : consultations spécialisées, bilans médicaux, séances de suivi paramédical, hospitalisation ou chirurgie. La Sécurité sociale rembourse une partie de ces soins selon les tarifs conventionnés. Une mutuelle reste indispensable pour absorber le ticket modérateur et les éventuels dépassements d'honoraires.
Remboursement par la Sécurité sociale
La Sécurité sociale assure une prise en charge de l'obésité en se basant sur les taux de remboursement classique des différents soins :
- consultations médicales (médecin traitant, endocrinologue, nutritionniste conventionné) : 70 % de la base de remboursement ;
- bilans biologiques (glycémie, cholestérol, bilan thyroïdien) : 70 % à 100 % selon l’acte ;
- hospitalisations : remboursées à 80 % en règle générale ;
- remboursement de la chirurgie bariatriqe à 100 % si elle est validée par un CSO ;
- actes paramédicaux prescrits (kinésithérapie, psychologue intégré dans une maison de santé pluridisciplinaire).
L'obésité n'est pas encore reconnu comme une Affection de Longue Durée (ALD). Par conséquent, une mutuelle est indispensable pour couvrir le reste à charge et les dépassements d'honoraires si vous consultez des spécialistes en secteur 2.
Remboursement dans un centre spécialisé obésité (CSO)
Les soins réalisés dans ces centres suivent les tarifs conventionnés de l’Assurance maladie :
- la Sécurité sociale rembourse les consultations et examens aux mêmes conditions qu’en ville ;
- la chirurgie bariatrique effectuée dans un CSO est remboursée à 100 % ;
- certains programmes d’éducation thérapeutique peuvent être proposés sans frais supplémentaires pour le patient.
💬 Le conseil Réassurez-moi : si vous passer par un CSO pour votre prise en charge de l'obésité, vous les dépassements d’honoraires car ces structures appartiennent à des hôpitaux publics ou à des cliniques conventionnées. En plus de vous offrir un suivi médical complet, cela vous offre l'opportunité d'être soigné gratuitement si possédez une mutuelle.
Remboursement par la mutuelle santé
Dans le cadre d'une prise en charge de l'obésité, posséder une mutuelle est indispensable. Pour rappel, l'obésité n'est pas reconnu comme une ALD et ne bénéficie donc pas d'un remboursement à 100 % par l'Assurance maladie.
➡️ Voici les éléments à vérifier sur votre contrat pour un remboursement de vos soins dans votre prise en charge obésité :
- taux de remboursement des consultations de spécialistes (150 %, 200 %, 300 %) ;
- forfaits pour les consultations diététiques ou psychologiques non remboursées par la Sécurité sociale ;
- prise en charge des transports sanitaires (en cas d'hospitalisation) ;
- forfait pour les médicaments non remboursés par la Sécurité sociale ;
- éventuels forfaits pour une aide à domicile, garde d'enfant après une opération (en cas de chirurgie bariatrique).
Vous bénéficiez de la CSS (ex-CMU-C) ? Vous serez remboursés à 100 % les soins dans la limite des tarifs conventionnés. Toutefois, les dépassements d’honoraires restent à votre charge.
FAQ : Vos questions sur la prise en charge de l'obésité
Est-ce que l’obésité est une ALD ?
Non. En France, l’obésité ne figure pas sur la liste des affections de longue durée (ALD) qui ouvrent droit à l’exonération du ticket modérateur. En revanche, des comorbidités comme le diabète de type 2 relèvent d’une ALD et couvrent à 100 % les soins liés à cette affection. Dans des cas très particuliers, un médecin peut solliciter une ALD “hors liste” (ALD 31) si les critères de gravité et de coûts sont réunis, mais cette reconnaissance reste exceptionnelle.
Comment faire une sleeve gratuitement ?
La sleeve gastrectomie est remboursée à 100 % par la Sécurité sociale lorsqu’elle est réalisée dans un hôpital ou une clinique conventionnée et validée par un centre spécialisé obésité (CSO). Vous devez respecter les critères médicaux (IMC ≥ 40 ou ≥ 35 avec comorbidités) et avoir suivi un parcours de soins d’au moins 6 à 12 mois. Une mutuelle santé permet ensuite de couvrir les dépassements d’honoraires éventuels.
Quel est le nouveau traitement de l’obésité ?
Deux nouveaux médicaments anti-obésité, le Wegovy et le Mounjaro, sont disponibles dans les pharmacies françaises depuis fin 2024. Ils appartiennent à la famille des analogues du GLP-1, qui agissent sur la régulation de l’appétit et favorisent une perte de poids notable. Leur prescription reste encadrée : ces traitements concernent uniquement certains patients obèses ou en surpoids avec comorbidités et s’accompagnent toujours d’un suivi nutritionnel et psychologique. Ils sont commercialisés en France à un prix fixé librement par le laboratoire et sans remboursement possible par la Sécurité sociale.
Quelles sont les étapes de la prise en charge de l’obésité ?
La stratégie française s’appuie sur trois niveaux : les soins de premier recours avec le médecin traitant, la prise en charge spécialisée en hôpital ou en consultation dédiée et les centres spécialisés obésité (CSO) pour les cas les plus sévères.
Quelle différence entre la prise en charge de l’obésité chez l’adulte et chez l’enfant ?
Chez l’adulte, la prise en charge inclut parfois des médicaments et une chirurgie bariatrique. Chez l’enfant, le traitement repose surtout sur l’éducation nutritionnelle, l’activité physique et l’accompagnement familial.