Comprendre la différence entre une assurance emprunteur forfaitaire et une assurance indemnitaire vous permet de savoir comment vous serez réellement indemnisé en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou d’incapacité. Ces deux modes de remboursement n’offrent pas le même niveau de protection : l’un compense une perte de revenus, l’autre prend directement en charge vos mensualités de prêt.

Ce qu'il faut retenir :

  • Il y a deux modes de remboursement de l'assurance de prêt immobilier : le forfaitaire et l'indemnitaire.
  • Le forfaitaire rembourse un montant fixé à l’avance, sans tenir compte de la perte réelle de revenus.
  • L’indemnitaire compense uniquement la perte financière subie et peut donc être moins protecteur.
  • La majorité des contrats bancaires utilisent l’indemnitaire, tandis que les délégations d’assurance privilégient le forfaitaire.
  • Le choix a un impact direct sur le montant indemnisé en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité.
  • Les emprunteurs gagnent à comparer les deux options, surtout en cas de revenus variables ou multiples prêts.

Assurance forfaitaire ou indemnitaire : quelles différences ?

Définition et fonctionnement

Dans une assurance de prêt, le remboursement forfaitaire correspond à une somme fixée à l’avance, définie dans le contrat, et versée en cas de sinistre. À l’inverse, le remboursement indemnitaire compense uniquement la perte financière réelle subie par l’emprunteur.

Ces deux logiques s’appliquent notamment aux garanties ITT, IPT ou IPP et déterminent la part de mensualité réellement prise en charge en cas d’incapacité ou d’invalidité.

Logique de montant garanti vs logique de perte réelle

  • Le modèle forfaitaire garantit un montant de prise en charge stable, quelles que soient les variations de revenus ou la situation professionnelle.
  • Le modèle indemnitaire, lui, limite l’indemnisation au montant de la perte, ce qui peut fortement réduire la couverture si l’emprunteur maintient une partie de ses revenus.

Cette distinction a un impact direct sur votre protection financière et sur la continuité du remboursement du crédit.

Exemples comparatifs

  • Emprunteur avec deux prêts ou plusieurs contrats d’assurance : le forfaitaire cumule les prestations sans limitation. L’indemnitaire plafonne au montant de la perte réelle, ce qui crée un manque à gagner important.
  • Salarié avec salaire stable : en forfaitaire, la mensualité est couverte selon la quotité d'assurance prévue. En indemnitaire, l'indemnisation peut être réduite si l’employeur maintient une partie du revenu.
  • Indépendant / revenus variables : en forfaitaire, la couverture reste constante. En indemnitaire, la compensation diminue fortement lors des mois où l’activité reste partielle.

Quelles garanties sont concernées par les modes forfaitaire et indemnitaire ?

Garanties ITT et IPT : le cœur de l’enjeu

Les garanties Incapacité Temporaire Totale (ITT) et Invalidité Permanente Totale (IPT) sont celles pour lesquelles la différence forfaitaire / indemnitaire change réellement l'indemnisation.

  • En indemnitaire, la prise en charge est limitée à la perte de revenus prouvée, ce qui peut réduire fortement l'indemnisation, notamment en cas d’arrêts partiels ou de revenus irréguliers.
  • Avec un contrat forfaitaire, l’assurance verse le montant prévu au contrat, indépendamment de la variation de revenus, garantissant une mensualité stable et un meilleur niveau de protection.

Les garanties incapacité / invalidité : version bancaire vs délégation

Les assurances bancaires fonctionnent majoritairement en indemnitaire, car elles visent à limiter le risque de “surindemnisation”. Cela peut entraîner des refus ou des réductions d’indemnisation lorsque l’emprunteur perçoit d’autres revenus (assurance prévoyance, mutuelle, indemnités).

Les contrats en délégation individuelle utilisent quasi exclusivement le mode forfaitaire, plus protecteur et plus simple. Le montant assuré est défini dès la souscription, ce qui évite les contestations lors du sinistre.

Ainsi, la délégation améliore le taux d’acceptation des dossiers d’indemnisation, car elle ne dépend pas des justificatifs de pertes exactes.

Les situations où la banque impose l’indemnitaire

Certaines banques imposent le mode indemnitaire pour protéger leur exposition au risque, notamment pour les emprunteurs multi-assurés (prévoyance, assurances professionnelles, garanties collectives).

C’est aussi le cas pour des profils considérés à risque : professions médicales, indépendants, salariés à revenus variables, multi-projets immobiliers.

Enfin, lorsqu'un emprunteur détient plusieurs prêts dans la même banque, l’établissement privilégie souvent l’indemnitaire pour éviter un cumul de prestations au-dessus de la mensualité réelle due.

Remboursement indemnitaire : fonctionnement et exemples

Comment fonctionne l’indemnisation indemnitaire ?

L’indemnitaire repose sur un principe simple : l’assureur rembourse uniquement la perte financière réelle, et jamais plus.

Le calcul se base sur vos revenus avant sinistre, les indemnités perçues (sécurité sociale, prévoyance employeur, etc.) et votre reste à charge réel.

Pour être indemnisé, vous devez fournir des justificatifs réguliers (bulletins de salaire, bilans comptables, attestations), ce qui rend ce mode de remboursement plus contraignant.

Ses limites pour l’emprunteur : analyse d’expert

Ce mode d’indemnisation est désavantageux pour les indépendants et professions libérales, dont les revenus fluctuent d’un mois à l’autre. En effet, la perte réelle peut être difficile à prouver, entraînant une indemnisation réduite.

Il devient aussi problématique en cas de cumul d’assurances, car le contrat indemnitaire interdit le double remboursement. L’assureur paiera uniquement la différence restante.

Enfin, dès qu’il existe un maintien de salaire partiel par l’employeur, l’indemnisation chute fortement.

Exemples chiffrés

Exemple 1 : salarié avec maintien de salaire

  • Mensualité de prêt : 900 €
  • Salaire net : 2 500 €
  • Maintien de salaire par l’employeur : 90 %
  • Perte réelle : 250 €

L’assureur indemnitaire rembourse seulement 250 €, alors qu’un contrat forfaitaire aurait couvert jusqu’à 900 €.

Exemple 2 : indépendant aux revenus variables

  • Revenu moyen sur 12 mois : 3 500 €, mais revenu réel du mois précédent : 2 000 €
  • Perte estimée par l’assureur : 1 500 €

L’indemnitaire fait varier la prise en charge chaque mois, souvent à la baisse si le revenu du mois de référence était faible.

Exemple 3 : emprunteur avec deux assurances (emprunteur + prévoyance employeur)

  • Prestation prévoyance : 1 000 €
  • Perte réelle : 1 200 €

L’assureur indemnitaire ne rembourse que 200 €, car le cumul est limité à la perte réelle, même si la garantie du contrat affichait 900 €/mois.

Remboursement forfaitaire : avantages et fonctionnement

Comment fonctionne le forfaitaire ?

  • Le principe est simple : l’assureur verse un montant fixé à l’avance, défini dans votre contrat, sans tenir compte de votre perte réelle de revenus.
  • L’indemnisation est calculée en pourcentage de la mensualité assurée.
  • Aucun justificatif de ressources n’est nécessaire. L’assureur indemnise selon la garantie prévue, et non selon votre situation financière du moment.

Les avantages pour l’emprunteur

  • C’est la meilleure protection pour les professions à revenus variables (indépendants, commerciaux, freelances). Vos indemnités ne baissent pas si vos revenus fluctuent.
  • Le cumul avec d’autres assurances est possible. Un contrat forfaitaire n’est pas limité par le principe d’enrichissement, contrairement à l’indemnitaire.
  • La gestion des sinistres est plus simple. Pas de recalcul mensuel, pas de contrôle continu de revenus ou bulletins de salaire nécessaires.

Tableau comparatif : remboursement assurance forfaitaire ou indemnitaire

CritèresForfaitaireIndemnitaire
Logique d’indemnisationMontant fixe prévu au contrat, peu importe les pertes réelles.Compensation limitée à la perte financière réelle de l’emprunteur.
Condition de remboursementPaiement automatique dès que le sinistre est reconnu.Nécessite la preuve d’une perte de revenus chaque mois.
Justificatifs nécessairesAucun justificatif de revenus mensuels.Fiches de paie, attestations employeur, justificatifs comptables pour indépendants.
Protection en cas de revenus instablesTrès protecteur, surtout pour indépendants, commerciaux, intermittents.Souvent défavorable : indemnisation fluctuante et parfois faible.
Adapté aux multi-prêts / multi-assurances ?Oui, cumul possible.Non : cumul souvent interdit = indemnisation réduite.
Rapidité de prise en chargeRapide, car montant défini à l’avance.Plus lente, contrôles réguliers de la perte réelle.
Niveau de protectionÉlevé et stable.Variable et souvent limité.
Risques pour l’emprunteurPrime parfois légèrement plus élevée, mais protection bien supérieure.Indemnisation imprévisible, baisse possible en cas de maintien de salaire ou revenus fluctuants.

Comment choisir entre forfaitaire et indemnitaire ?
💡 Le conseil du courtier
Choisissez le remboursement forfaitaire dans 90 % des cas. Il offre une indemnisation plus prévisible, indépendante de vos revenus et protège mieux les profils aux revenus variables ou ceux qui cumulent plusieurs prêts ou assurances.
Le remboursement indemnitaire ne devient intéressant que si vos revenus sont stables, que vous bénéficiez d’un maintien de salaire complet et que vous n’avez qu’un seul prêt.

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FAQ : Assurance forfaitaire ou indemnitaire

Un contrat indemnitaire peut-il refuser de m’indemniser ?

Oui, si vous ne démontrez pas une perte réelle de revenus. L’assureur peut réduire ou refuser l’indemnisation si un maintien de salaire, des indemnités externes ou d’autres assurances couvrent déjà la perte. C’est l’une des limites majeures du modèle indemnitaire.

Peut-on passer d’un modèle indemnitaire à forfaitaire ?

Oui, en changeant d’assurance emprunteur grâce à la loi Lemoine. Le passage est possible à tout moment, à condition de présenter un contrat équivalent aux yeux de la banque. Ce changement est souvent avantageux pour obtenir une couverture plus protectrice.

Pourquoi les banques préfèrent-elles l’indemnitaire ?

Parce qu’il limite leur risque financier. L’assureur ne rembourse que la perte réelle. C’est un modèle plus “sécurisant” pour la banque et moins coûteux pour l’assureur.

Le remboursement forfaitaire est-il plus cher ?

Pas toujours. Certains contrats forfaitaires sont compétitifs car ils simplifient la gestion des sinistres et limitent les litiges. Le tarif dépend surtout de l’âge, du capital, des garanties choisies et de la compagnie.

Quel mode d’indemnisation est recommandé pour les indépendants ?

Le forfaitaire, presque systématiquement. Il protège mieux en cas de revenus fluctuants ou difficiles à justifier. C’est le choix recommandé par la majorité des courtiers pour les profils non-salariés.