L’assurance vie est un contrat d’épargne à la fiscalité avantageuse. Cette « enveloppe » vous confère une grande liberté quant aux choix des supports sur lesquels investir votre argent. En choisissant un contrat multisupport, vous aurez le choix des actifs sur lesquels votre argent sera placé. Quel est le fonctionnement d'une assurance vie multisupport ? Quels sont ses avantages ? Que sont les unités de compte ? Notre guide complet et comparatif des meilleures assurances vie multisupport !
Qu'est-ce qu'une assurance vie multisupport ?
Qu’elle soit monosupport ou multisupport, l’assurance vie est un contrat d’épargne permettant de constituer un capital et de le voir fructifier, dans des conditions fiscales favorables.
L’assurance vie peut être vue comme une enveloppe dans laquelle votre épargne peut être placée sur divers supports. C’est la raison pour laquelle on distingue :
- L’assurance vie monosupport : 100 % de votre capital est investi sur un support sécurisé et garanti par l’assureur : le fonds en euros ;
- L’assurance vie multisupport : vous choisissez la répartition de votre capital : une partie pourra être placée sur le fonds euros et le reste sur divers actifs financiers, appelés unités de compte d'assurance vie (ou UC).
Par définition, les unités de compte sont des supports d’investissement : votre argent est utilisé pour acheter des parts de fonds, eux-mêmes investis en actions, en obligations ou encore en immobilier… Ces derniers sont donc soumis aux aléas des marchés.
Quels sont les avantages du contrat multisupport ?
Dans un contrat d’assurance vie multisupport, vous avez la liberté de choisir sur quoi sera investi votre argent. Il existe une grande variété d’UC. Plusieurs centaines de fonds existent sur le marché.
Ce choix pourra se faire seul ou avec l’aide de l’assureur. Par exemple, vous pourrez placer :
- 50 % de l’épargne sur le fonds sécurisé et 50 % en UC,
- 80 % en fonds euro et 20 % en UC.
La ventilation dépendra entre autres de vos objectifs (rentabilité, sécurité…), du montant investi en assurance vie, de votre âge, de votre aversion pour le risque… Ce type de contrat vous permet donc de diversifier vos actifs.
L’autre principal avantage de l’assurance vie multisupport est son potentiel de rentabilité : les unités de compte sont plus risquées, mais les gains / plus-values que vous pourriez en tirer sont bien supérieurs au rendement classique du fonds euros garanti.
Si vous n’y connaissez pas grand chose en marchés financier et / ou immobilier, vous pourrez en outre déléguer tout ou partie de la gestion de votre assurance vie. De même, si vous ne savez pas vers quelle assurance vie multisupport vous tournez, aidez-vous d'un comparateur. Notre outil est gratuit et sonde, en temps réel, les meilleures assurances vie du marché selon le taux pratiqué et les modes de gestion disponibles.
À qui s’adresse l’assurance vie multisupport ?
L’assurance vie multisupport peut s'adresser à tous les profils d’épargnants, sauf ceux souhaitant ne prendre aucun risque avec leur argent (et qui placeront donc l’intégralité de leur capital en fonds euro).
Il faut comprendre que les unités de compte sont un placement plus risqué, car leur valeur dépend de l’évolution des marchés financiers (et/ou immobilier). Le risque de perte en capital est réel : la valeur de rachat de votre contrat peut passer en dessous du montant total apporté (par les primes versées).
Les UC sont donc conseillées aux investisseurs acceptant ces risques et recherchant un rendement supérieur.
Puisque c’est vous qui choisissez la répartition de votre capital entre fonds euros / unités de compte, vous décidez du degré de risque que vous êtes prêt à prendre (par exemple, sur 10 % de votre contrat seulement).
L’assurance vie multisupport n’est pas réservée uniquement aux investisseurs aguerris, puisque vous pourrez, grâce aux divers modes / options de gestion disponibles, ne rien avoir à gérer vous-même et profiter quand même du potentiel des marchés !
Quelle assurance vie multisupport choisir ?
De très nombreuses entités proposent des contrats d’assurance vie multisupports, telles que les banques à guichet (LCL, Caisse d’épargne…), les assureurs (Axa…), les banques en ligne (Boursorama, Fortuneo…) ou encore les courtiers en ligne qui bénéficient d'offres négociées et souvent plus compétitives.
Avant de finaliser toute souscription, il faudra vous faire un avis précis sur les diverses offres obtenues. Pour cela, voici les éléments importants pour faire le bon choix :
- Quel est le rendement du fonds euro sur les 3 dernières années ?
- Quelle est la rentabilité des fonds (UC) proposés au cours des dernières années ?
- Quelle est la diversité des fonds accessibles avec votre contrat ?
- Quels sont les frais d’arbitrage, si vous souhaitez gérer vos unités de compte vous-même ?
- Quels sont les frais sur versement et frais de gestion annuels ?
- Quelles sont les modalités de versement ? Y-a-t-il un montant minimum ?
- Pourrez-vous librement décider de la répartition de votre capital (certains établissements exigent, pour accéder au fonds euro, qu’une partie soit placée en UC) ?
- Quels sont les services en ligne disponibles (si vous comptez faire vos arbitrages vous-même) ?
Quel est le rendement d’un contrat d’assurance vie multisupport ?
Sur un contrat d’assurance vie multisupport :
- Le fonds en euros dégagera des intérêts chaque année, qui seront ensuite capitalisés (c’est-à-dire qu’ils intégreront le capital et produiront à leur tour des intérêts) ;
- Les unités de compte génèrent des gains /plus-values ou moins-values, c’est-à-dire que leur valeur augmente ou baisse en fonction de l’évolution des marchés desquels elles dépendent.
En 2022, le rendement moyen du fonds euro était situé entre 1,60 et 2%. Pour ce qui est des unités de compte, la performance variera très largement d’un fonds à l’autre, selon les classes d’actifs sur lesquels l’agent est investi, les choix d’investissement opérés par le gestionnaire du fonds…
Pour rappel, le rendement des UC peut être négatif (la fameuse moins-value) : l’assureur garantit un nombre d’unités de compte, mais pas leur valeur. Chaque fonds peut donc générer des pertes.
À titre d’exemple, les fonds positionnés en immobilier (on parle alors de pierre-papier : SCPI, OPCI…) sont, en général, moins risqués que ceux investis en actions, mais le potentiel de rentabilité est moindre.
Comment choisir ses unités de compte en assurance vie ?
Vous pouvez procéder vous-même à vos investissements (vos arbitrages) de votre contrat d’assurance vie multisupport, en choisissant les fonds sur lesquels placer tout ou partie de votre capital.
Évidemment, ce mode de gestion libre se destine aux investisseurs aguerris, ayant une bonne connaissances des marchés (zone géographique, secteurs d’activité, classes d’actifs…) et des sociétés de gestion (Aviva, BNP Asset Management…).
Si vous souhaitez procéder vous-même à la gestion de vos unités de compte, vérifiez bien que votre contrat d’assurance vie, ou celui auquel vous comptez souscrire, ne facture pas de frais d’arbitrage (ou alors des frais raisonnables). La qualité des outils mis à votre disposition est également un critère important.
Si vous ne saisissez pas bien ce que sont, par exemple, un OPCVM actions euro ou une SCPI, préférez une gestion profilée ou sous mandat !
De nombreux classements et palmarès des meilleurs fonds sont disponibles en ligne. Des sites spécialisés vous permettent en outre de suivre l’évolution des fonds, tels que Morningstar par exemple.
Comment gérer son contrat d’assurance vie multisupport ?
L’assurance vie multisupport ne se destine pas qu’aux fins connaisseurs des marchés. Si vous êtes néophyte en la matière, il vous faudra simplement choisir un mode de gestion adapté.
Les modes de gestion en assurance vie
Le choix du mode de gestion en assurance vie est primordial : qui gère le contrat ? On en distingue traditionnellement plusieurs :
- La gestion libre : vous construisez et gérez votre portefeuille seul.
- La gestion profilée : en fonction de votre profil de risque défini au départ (prudent, équilibré, dynamique), l’assureur / le gestionnaire procède aux choix de gestion à votre place.
- La gestion sous-mandat : vous confiez la gestion complète de votre contrat (de vos unités de compte) à un professionnel (l’assureur lui-même, une société de gestion ou d’asset management…).
- La gestion pilotée : la répartition de votre capital entre fonds euro / UC évolue au gré d’options automatiques.
Les options de gestion en assurance vie
Si vous choisissez une gestion pilotée, vous pourrez mettre en place des arbitrages automatiques, sans que vous n’ayez à intervenir. Il s’agira par exemple :
- De l’option « répartition constante » : la ventilation décidée (par exemple : 50 % en fonds euro et 50 % en unités de compte) restera sensiblement la même pendant toute la vie de votre contrat. Si la valeur des unités de compte augmente, une fraction sera sortie et replacée sur le fonds euro.
- De l’option « investissement progressif » : une part de votre épargne en fonds euros est progressivement réinvestie en UC. Cela vous permet de lisser l’investissement dans le temps, afin de ne pas vous positionner sur tel ou tel support au mauvais moment.
- De l’option « sécurisation des plus-values » : lorsque vos UC génèrent des gains importants, ceux-ci rejoignent le fonds en euros afin d’être acquis définitivement.
Quelle est la fiscalité de l’assurance vie multisupport en cas de rachat ?
L’assurance vie jouit d’une fiscalité très privilégiée, que ce soit en cas de rachat (c’est-à-dire de retrait) ou au décès de l’assuré. C’est là l’un des nombreux avantages de l'assurance vie.
À défaut de tout rachat (vous laissez l’argent fructifier sur votre contrat), seuls les intérêts du fonds euro sont ponctionnés des prélèvements sociaux chaque année, à hauteur de 17,2 %. Les gains et plus-values éventuels de vos UC ne seront touchés par ces prélèvements qu’en cas de retrait.
Lorsque vous effectuez un rachat partiel ou total, l’assiette taxable (à savoir la somme qui sera soumise à fiscalité), ne se compose que des intérêts / gains dégagés. Le capital (ou la part de capital lors d’un rachat partiel) n’intégrera jamais cette assiette.
La fiscalité en elle-même (en plus des prélèvements sociaux) dépendra :
- De l’âge de votre contrat (moins de 4 ans, entre 4 et 8 ans, plus de 8 ans),
- Du moment où vous avez versé les primes (avant ou après le 27 septembre 2017).
La fiscalité du contrat d'assurance vie multisupport en cas de rachat
Versements effectués avant le 27 sep 2017 | Versements effectués après le 27 sep 2017 | |
---|---|---|
Contrat < 4 ans | IR ou PFL 52,2 % | IR ou PFU 30 % |
Contrat entre 4 et 8 ans | IR ou PFL 32,2 % | IR ou PFU 30 % |
Contrat > 8 ans | Après abattement, IR ou PFL 24,70 % | Après abattement, IR ou PFU 24,70 % pour la part des primes < 150 000 €, et PFU 30 % au delà |
Vous avez le choix entre l’imposition de vos intérêts au titre de votre impôt sur le revenu (il faudra alors les déclarer) ou opter pour un prélèvement forfaitaire (différent selon que les versements aient été effectués avant ou après septembre 2017) qui sera retenu par l’établissement détenant votre contrat.
Le prélèvement forfaitaire (PFL ou PFU) sera bien souvent, surtout si votre contrat est à maturité fiscale (après 8 ans), plus intéressant que la réintégration des intérêts dans vos revenus.
Après 8 ans, vous bénéficiez d’un abattement fiscal annuel sur les intérêts de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple.
Bonjour, je voudrais savoir lorsque l’on effectue un rachat sur une assurance vie multis-supports , le montant du rachat est-il prélevé sur les fonds en euros ou sur les deux fonds ? Dans ce cas à quelle proportion ? Merci
Bonjour,
Merci pour votre question.
Lors d’un rachat (partiel ou total) sur une assurance vie multisupports, le montant retiré est en général prélevé proportionnellement sur l’ensemble des supports (fonds en euros et unités de compte), sauf si vous demandez explicitement un rachat ciblé sur un support particulier.
Par exemple, si votre contrat est investi à 60 % en fonds euros et 40 % en unités de compte, un rachat de 10 000 € sera, sauf demande contraire :
– prélevé à 6 000 € sur le fonds en euros
– et à 4 000 € sur les unités de compte
Certaines compagnies permettent de paramétrer ce mode de rachat depuis votre espace client ou en le précisant dans votre demande.
N’hésitez pas à vérifier les modalités précises auprès de votre assureur selon votre contrat.