Le partenariat de longue date entre Coca-Cola et les Jeux olympiques est de nouveau sous le feu des critiques. Quelles en sont les implications pour la santé publique ?
Coca-Cola et le sportwashing, une alliance remise en question
Depuis 1928, Coca-Cola est un sponsor majeur des Jeux olympiques, utilisant cet événement pour promouvoir ses produits. Toutefois, cette relation est de plus en plus critiquée. Un article récent du BMJ Global Health met en lumière les contradictions entre la promotion d'événements sportifs et la commercialisation de boissons sucrées à l'intérêt nutritionnel faible ou inexistant.
Les chercheuses Trish Cotter et Sandra Mullin de l'ONG Vital Strategies dénoncent le "sportwashing" de Coca-Cola. Elles affirment que le soutien financier de la marque aux JO contribue à aggraver les problèmes de santé publique.
Boissons sucrées et santé publique, un cocktail détonnant
Les experts de la santé soulignent que les boissons sucrées sont un des principaux contributeurs aux maladies chroniques telles que l'obésité et le diabète. Une étude montre que le taux d'obésité chez les jeunes de 18 à 24 ans a quadruplé entre 1997 et 2020.
Le Dr Barry Popkin, professeur émérite de nutrition, critique particulièrement les stratégies marketing de Coca-Cola. Il leur reproche de cibler les enfants et les adolescents, créant des habitudes de consommation néfastes.
Cette situation a des répercussions directes sur les systèmes de santé et les assurances maladie. En France, l'augmentation des maladies liées à la consommation excessive de sucre entraîne une hausse des dépenses de santé publique. Les mutuelles santé, qui couvrent une partie de ces frais, voient leurs coûts augmenter. Cela peut se traduire par une hausse des primes pour les assurés.
Sponsoring controversé : Quel rôle pour les assureurs ?
Coca-Cola défend son partenariat avec les JO en affirmant que ses financements sont cruciaux pour permettre aux athlètes de s'entraîner et de participer aux compétitions.
Anne-Sophie Voumard, directrice des services de marketing du CIO, a souligné la diversité des produits fournis par Coca-Cola, incluant des options sans sucre.
Néanmoins, les critiques sur l'association entre une marque de boissons sucrées et un événement sportif mondial restent vives. La ministre des Sports française, Amélie Oudéa-Castéra, a elle-même fait l'objet de critiques, en posant avec des représentants de Coca-Cola.
Pour les assurances maladie et les mutuelles santé, ce type de partenariat soulève des questions éthiques. Est-il cohérent de promouvoir des produits qui contribuent à l'augmentation des maladies chroniques, tout en sponsorisant des événements sportifs censés incarner la santé et le bien-être ? Les assureurs peuvent jouer un rôle en encourageant des initiatives qui favorisent la prévention des maladies et la promotion de la santé.
