Vous êtes auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) et vous vous demandez quel régime fiscal choisir ou comment déclarer vos revenus aux impôts ? En 2025, deux options s’offrent à vous : le régime classique de l’impôt sur le revenu, ou le versement libératoire, qui permet de payer vos impôts en même temps que vos cotisations sociales. On vous explique tout.

Quel régime fiscal pour un auto-entrepreneur ?

Lorsque vous optez pour le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur), vous devez également choisir un régime fiscal. Il en existe deux : le régime classique de la micro-entreprise et le versement libératoire de l’impôt sur le revenu.

Le régime fiscal classique de la micro-entreprise

Par défaut, un auto-entrepreneur relève du régime fiscal classique de la micro-entreprise. Dans ce cas, le chiffre d’affaires réalisé est déclaré une fois par an dans la déclaration complémentaire de revenus (formulaire 2042-C-PRO).

L’imposition se fait au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après application d’un abattement forfaitaire censé couvrir les charges :

  • 71 % d’abattement pour les activités de vente de marchandises (BIC) ;
  • 50 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) ;
  • 34 % pour les professions libérales relevant des BNC.

L’abattement minimum est de 305 €, et aucun frais réel ne peut être déduit.

Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Le versement libératoire est une option ouverte sous conditions. Il permet de payer l’impôt en même temps que les cotisations sociales, de manière mensuelle ou trimestrielle, directement via l’Urssaf.

Dans ce cas, aucun impôt supplémentaire n’est dû lors de la déclaration annuelle de revenus (hormis à titre informatif). Le montant payé dépend du chiffre d’affaires encaissé, selon un taux fixe :

  • 1 % pour les ventes de marchandises,
  • 1,7 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales,
  • 2,2 % pour les professions libérales.

Ce système est simple et pratique, surtout si vous avez peu de charges et souhaitez éviter les régularisations fiscales.

Comparatif : régime classique ou versement libératoire ?

Voici un résumé des principales différences entre les deux régimes :

CritèreRégime classiqueVersement libératoire
Mode de paiement de l’impôtAnnuel via déclaration fiscaleMensuel ou trimestriel avec l’Urssaf
Calcul de l’impôtAprès abattement et selon le barèmePourcentage fixe du chiffre d’affaires
ComplexitéPlus de formalités (formulaire 2042-C-PRO)Simplifié
PertinenceSi vous avez peu de revenus, ou êtes faiblement imposéSi vous êtes faiblement imposé et souhaitez lisser vos paiements

💡 À noter : le versement libératoire peut être avantageux si votre taux marginal d’imposition est supérieur aux taux fixes du versement. En revanche, si vous êtes non imposable ou faiblement imposé, le régime classique peut se révéler plus favorable.

Comment déclarer ses revenus en tant qu’auto-entrepreneur ?

La déclaration de revenus est une étape obligatoire, que vous ayez opté pour le régime classique ou le versement libératoire. Le mode de déclaration varie selon le régime fiscal choisi. Voici comment procéder dans chaque cas.

Déclaration via le formulaire 2042-C-PRO (régime classique)

Si vous relevez du régime fiscal classique, vous devez remplir chaque année le formulaire 2042-C-PRO, en complément de votre déclaration de revenus personnelle.

Ce formulaire permet à l’administration fiscale de connaître votre chiffre d’affaires brut, qui sera ensuite soumis à un abattement forfaitaire selon votre activité (71 %, 50 % ou 34 %).

Vous devez y indiquer :

  • Le chiffre d’affaires total encaissé sur l’année N-1,
  • En le ventilant selon la nature de votre activité (vente, service BIC, BNC...),
  • Même si votre chiffre d’affaires est nul (obligation déclarative).

🔍 Exemple : Si vous exercez une activité de graphiste freelance (BNC), vous devrez renseigner le total de vos encaissements dans la case dédiée aux BNC du 2042-C-PRO.

Déclaration avec versement libératoire (via l’Urssaf)

Si vous avez opté pour le versement libératoire, l’impôt est prélevé automatiquement lors de vos déclarations de chiffre d’affaires mensuelles ou trimestrielles sur le site de l’Urssaf.

Cependant, vous devez tout de même mentionner vos revenus d’auto-entrepreneur sur votre déclaration annuelle (formulaire 2042-C-PRO), à des fins informatives et pour le calcul du revenu fiscal de référence, des droits sociaux ou d’aides éventuelles.

La différence ici, c’est que l’impôt a déjà été payé : la déclaration n’entraîne donc pas de nouveau paiement à ce titre.

Dates et échéances à retenir pour 2025

Voici les principales dates à retenir pour être en règle avec l’administration fiscale en 2025 :

ÉchéanceDétail
Mensuelle ou trimestrielleDéclaration de chiffre d’affaires via l’Urssaf (avec ou sans impôt libératoire)
Entre avril et juin 2025Déclaration de revenus 2024 via le formulaire 2042 et 2042-C-PRO
30 septembre 2025Date limite pour demander (ou renoncer à) l’option pour le versement libératoire pour 2026

💡 Conseil pratique : notez les échéances dans un agenda ou utilisez les rappels automatiques de l’espace en ligne Urssaf pour éviter les oublis.

Exemple : Calcul de l’impôt selon votre chiffre d’affaires

Voici un exemple concret pour mieux comprendre la différence entre les deux régimes fiscaux :

ActivitéCA annuelRégime classique (IR)Versement libératoire
Consultant BNC30 000 €Abattement de 34 % → IR sur 19 800 €2,2 % de 30 000 € → 660 € d’impôt
Commerçant BIC40 000 €Abattement de 71 % → IR sur 11 600 €1 % de 40 000 € → 400 € d’impôt

💡 À noter : le choix le plus avantageux dépend de votre tranche marginale d’imposition, de votre situation familiale et de vos éventuelles charges réelles.

Quelles conditions pour bénéficier du versement libératoire ?

Pour pouvoir opter pour le versement libératoire, votre revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2 ne doit pas dépasser un certain plafond, qui dépend de votre nombre de parts fiscales.

Pour une demande faite en 2025 (année N), on regarde donc votre RFR de 2023 (année N-2). Voici les plafonds applicables :

Nombre de parts fiscalesPlafond de RFR (2023)
1 part27 478 €
1,5 part34 645 €
2 parts41 812 €
2,5 parts48 979 €
3 parts56 146 €
  • Exemple : si vous êtes célibataire sans enfant, vous avez 1 part. Votre RFR 2023 ne doit pas dépasser 27 478 €.

Pour que l’option soit acceptée, vous devez aussi être à jour dans vos déclarations fiscales et ne pas avoir de dettes auprès de l’administration.

L’option pour le versement libératoire doit être exercée au plus tard le 30 septembre pour une application l’année suivante. Si vous créez votre auto-entreprise en cours d’année, vous pouvez opter pour ce régime dans les 3 mois qui suivent la création.

Auto-entrepreneur et prélèvement à la source : comment ça fonctionne ?

Cas n°1 : vous avez opté pour le versement libératoire

Vous payez votre impôt en même temps que vos cotisations sociales, directement à l’Urssaf, chaque mois ou chaque trimestre. Dans ce cas, vous n’êtes pas concerné par le prélèvement à la source, car votre impôt a déjà été réglé.

Votre revenu est tout de même à déclarer chaque année dans la déclaration de revenus (formulaire 2042-C-PRO), mais à titre informatif uniquement, pour calculer votre taux de prélèvement applicable sur d'autres revenus (salaire, foncier, etc.).

Cas n°2 : vous êtes au régime fiscal classique

Vous ne payez pas votre impôt en même temps que vos cotisations. Dans ce cas, l’administration applique le prélèvement à la source sous forme d’acomptes mensuels ou trimestriels.

Ces acomptes sont calculés automatiquement par l’administration fiscale à partir de votre déclaration de revenus N-1. Ils sont ensuite prélevés sur votre compte bancaire, chaque mois ou trimestre (selon votre choix).

Vous pouvez modifier le montant ou suspendre les acomptes si votre activité chute, via votre espace impots.gouv.fr.

Quels autres impôts pour un auto-entrepreneur ?

En plus de l’impôt sur le revenu, un auto-entrepreneur peut être soumis à d'autres taxes ou contributions. Cela dépend de la nature de son activité et de certaines situations spécifiques. Voici les principaux impôts à connaître :

  • Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) : impôt local dû à partir de la 2ᵉ année d’activité.
  • Taxe pour frais de chambre consulaire : applicable selon l’activité (commerce, artisanat).
  • TVA : seulement en cas de dépassement des seuils de franchise.
  • Impôts locaux : si local professionnel, taxe foncière ou d’habitation possible.
  • Taxe d’apprentissage / formation professionnelle : une contribution à verser via l’Urssaf.

Auto-entrepreneur propriétaire : points de vigilance fiscaux

  • Utilisation du domicile à des fins pro : attention à l’impact sur la taxe d’habitation ou la taxe foncière.
  • Déduction des charges : non applicable en micro-entreprise, même si vous utilisez une partie de votre logement.
  • Changement d’usage du local : peut entraîner une réévaluation fiscale (notamment en copropriété).
  • CFE : due même si l’activité se fait à domicile, sauf exonération possible la 1ère année.
  • Revente du bien immobilier : possible taxation sur la plus-value si usage professionnel avéré.

Peut-on cumuler le statut d’auto-entrepreneur et de salarié ?

Vous pouvez cumuler un statut auto-entrepreneur avec celui de salarié. Dans cette situation, vous devrez déclarer tous les revenus perçus puisqu’ils sont tous soumis à l’impôt sur le revenu. À ce titre, vous devez inscrire vos différents chiffres d’affaires au bon endroit, dans :

  • Le formulaire n°2042 pour la catégorie des traitements et des salaires pour les revenus issus de votre activité salariée.
  • Le formulaire n°2042-C-PRO pour la déclaration complémentaire de revenus appartenant aux catégories micro-BIC ou micro-BNC selon la nature de votre activité indépendante.
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FAQ Impôt auto entrepreneur

Dois-je déclarer mes revenus même si je n’ai rien gagné ?

Oui, la déclaration des revenus est obligatoire pour les auto-entrepreneurs, même en l'absence de chiffre d'affaires. Cela permet de maintenir le statut d'auto-entrepreneur actif et de ne pas risquer de pénalités ou de radiation du statut.

Quelle pénalité en cas de retard ou d’oubli ?

Amende en cas de déclaration tardive : 51 €.
Majorations de retard : 0,2 % par mois sur les cotisations dues.
Radiation : Risque de radiation si plusieurs trimestres sans déclaration.
Régularisation : Possible en payant les cotisations avec pénalités.

Que faire si j’ai opté pour le mauvais régime fiscal ?

Si vous avez opté pour le mauvais régime fiscal, vous pouvez demander à changer de régime fiscal auprès de l'URSSAF ou des impôts. La demande doit être faite avant le 1er février pour l'année suivante. Si vous voulez changer en cours d'année, contactez l'administration fiscale pour plus de détails. Assurez-vous de respecter les délais pour éviter des complications.