Depuis le début des années 2000, plusieurs réformes majeures ont été mises en place pour améliorer l’accès aux soins et réduire les inégalités. Parmi ces réformes, deux initiatives mises en place en 2019 se démarquent particulièrement : la mise en place du 100 % Santé et la Complémentaire Santé Solidaire (CSS).

Ces réformes ont-elles tenu leurs promesses ?

Selon la nouvelle étude de la DREES sur la complémentaire santé, publiée le 10 juillet 2024, bien que la couverture santé ait globalement augmenté, des inégalités persistent, notamment parmi les populations les plus modestes.

96 % de la population française est couverte par une complémentaire santé

Un chiffre qui semble indiquer un succès des réformes. Depuis le début des années 2000, la couverture a progressivement augmenté, principalement grâce à des mesures visant à inclure un plus grand nombre de citoyens dans le système de santé. Les réformes récentes, telles que la mise en place du 100 % Santé, ont contribué à cette augmentation en rendant certains soins essentiels accessibles sans reste à charge.

Le recours aux prothèses auditives 100% Santé a bondi de 75 % depuis 2019

Un signe clair que ces réformes répondent à un besoin réel. En garantissant la prise en charge complète des lunettes, des soins dentaires et des prothèses auditives, la réforme du 100 % Santé vise à éliminer les obstacles financiers à ces soins indispensables.

La complémentaire Santé Solidaire (CSS), remplaçant la CMU-C et l’ACS, offre également une aide précieuse aux ménages modestes. 

Cependant, malgré ces avancées, des lacunes subsistent, notamment dans l’information des bénéficiaires et l’accessibilité réelle des soins sur tout le territoire.

Le taux de non-couverture parmi les plus modestes a augmenté de 33,3% entre 2019 et 2024

Les données révèlent une augmentation du taux de non-couverture parmi les populations les plus modestes. En 2016, 14 % des ménages modestes n’avaient pas de couverture complémentaire santé. Ce chiffre a diminué à 12 % en 2019, mais est remonté à 16 % en 2024.

Les raisons de cette augmentation sont multiples : complexité des démarches administratives, manque d’information sur les droits, et coût des contrats individuels souvent prohibitifs pour les ménages les plus précaires. Les ménages modestes, en l'absence de complémentaire santé, renoncent souvent à des soins coûteux, comme les prothèses dentaires ou auditives, malgré la mise en place de la réforme du 100 % santé.

La part de marché des mutuelles a diminué de 11 % entre 2016 et 2024

Elle est passée de 53 % à 47 %, tandis que celle des sociétés d’assurance a augmenté de 20 %, passant de 30 % en 2016 à 36 % en 2024.

Ces chiffres marquent une concentration du marché qui peut avoir des implications importantes pour les consommateurs, notamment une réduction de la diversité des offres et une possible augmentation des coûts.

Les société d’assurance gagnent du terrain par rapport aux mutuelles grâce à des tarifs plus compétitifs, des offres diversifiées et mieux adaptées aux besoins spécifiques des clients, et une plus grande capacité d’innovation technologique. Leur taille permet de mutualiser les risques et de réaliser des économies d’échelle. Cela se traduit par une meilleure gestion des contrats et des remboursements via des services en ligne, attirant ainsi une clientèle plus large et plus jeune.

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