La santé mentale des jeunes est en déclin, avec une augmentation significative de la consommation d'antidépresseurs et une perception de plus en plus négative de leur bien-être. Quels sont les facteurs de cette dégradation, et comment l’Assurance maladie et les mutuelles peuvent-elles répondre à ce besoin croissant de prise en charge psychologique ?
Une santé mentale en déclin chez les jeunes depuis 2018
L'étude « EnCLASS », menée par l’Assurance Maladie entre 2018 et 2022, révèle une nette dégradation de la santé mentale des adolescents, avec 14 % des collégiens et 15 % des lycéens présentant un risque important de dépression.
Cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles, dont le bien-être mental chute drastiquement au cours des années de scolarité. Les symptômes de mal-être, tels que la solitude, la nervosité, et les pensées suicidaires, sont en nette augmentation, en particulier chez les lycéens.
Ces résultats sont corroborés par d'autres études qui montrent une augmentation inquiétante de la consommation de psychotropes, notamment d'antidépresseurs, chez les jeunes.
Une surmédication inquiétante : L'usage croissant des antidépresseurs
Entre 2019 et 2023, la consommation d'antidépresseurs a augmenté de 60 % chez les jeunes âgés de 12 à 25 ans. Cette hausse est le reflet d'une détérioration généralisée de la santé mentale des jeunes, aggravée par les conséquences de la pandémie de Covid-19.
Contrairement aux psychologues, qui ne peuvent pas prescrire de médicaments, ce sont les psychiatres qui, face à une demande croissante et à un manque de ressources en soins psychologiques, se tournent vers la prescription de psychotropes pour traiter des troubles souvent complexes.
Le recours accru aux médicaments psychotropes est également lié à une offre de soins psychologiques insuffisante, avec des délais d'attente pouvant atteindre 18 mois pour une prise en charge spécialisée. Cette situation de surmédication pose de sérieux problèmes, tant pour les jeunes que pour les systèmes de santé et les mutuelles.
Le rôle des mutuelles : Comment répondre à la crise de la santé mentale ?
Face à cette crise de la santé mentale chez les jeunes, l’Assurance Maladie et les mutuelles santé doivent s'adapter pour répondre à un besoin croissant de prise en charge psychologique. Le dispositif « MonPsy », mis en place en 2022, permet un remboursement partiel des consultations psychologiques, mais reste limité à 8 séances par an.
Les mutuelles peuvent jouer un rôle important en proposant des offres qui incluent un remboursement plus étendu des consultations psychologiques, au-delà du dispositif « MonPsy », et en favorisant l'accès à des soins de qualité.
En promouvant des soins psychologiques adaptés plutôt que de se concentrer uniquement sur les médicaments, les assureurs peuvent contribuer à améliorer la santé mentale des jeunes tout en maîtrisant les coûts à long terme.