La rentrée universitaire 2024 marque encore une fois une augmentation significative du coût de la vie étudiante, bien que moins spectaculaire qu'en 2023.
Une hausse continue depuis plusieurs années, mais modérée par rapport à 2023
Selon la dernière enquête de l’UNEF, le coût de la vie étudiante a augmenté de 2,25 % en 2024, soit environ 500 euros supplémentaires par rapport à l'année précédente. Cette hausse, bien qu’inférieure à l’augmentation historique de 6,5 % en 2023, continue d’exercer une pression considérable sur les finances des étudiants et de leurs familles.
Les frais de logement restent le principal poste de dépense, représentant en moyenne 560 euros par mois, avec des variations importantes selon les régions. En Île-de-France, par exemple, ce montant grimpe à 804 euros mensuels. La situation est exacerbée par l’insuffisance des logements sociaux étudiants, avec seulement 5,96 % des étudiants logés dans des résidences CROUS.
Logement, alimentation, transports : des dépenses inégales et croissantes
Le logement, en tant que principal poste de dépense, reste une source majeure de préoccupation. En dépit des promesses gouvernementales de construction de nouveaux logements étudiants, les résultats sont bien en deçà des attentes, aggravant ainsi la crise du logement étudiant. L'augmentation des loyers dans les résidences CROUS de 3,5 % vient s’ajouter à celle du secteur privé, accentuant encore les difficultés pour les étudiants les plus précaires.
L’alimentation et les frais énergétiques poursuivent également leur ascension, bien que de manière plus modérée que l'année précédente. L’inflation alimentaire, bien que ralentie, pousse toujours près de la moitié des étudiants à sauter des repas. La hausse des coûts de l’électricité de 4,8 % en un an n’arrange rien, surtout dans un contexte où la majorité des étudiants dépendent d’aides sociales insuffisantes pour couvrir ces besoins de base.
Aides étudiantes : des solutions insuffisantes face à l'augmentation des coûts
Malgré les aides mises en place par le gouvernement, telles que la bourse sur critères sociaux et les diverses aides à la mobilité, les étudiants peinent à couvrir leurs frais de vie courante. Le montant des bourses reste largement insuffisant face à l'augmentation continue du coût de la vie. En 2024, les aides n’ont pas été revalorisées de manière significative, ce qui accroît la précarité étudiante.
Les syndicats étudiants continuent de réclamer des mesures plus ambitieuses, comme l’extension du repas à 1 euro pour tous les étudiants et la construction massive de logements sociaux étudiants. Toutefois, ces revendications peinent à trouver un écho auprès du gouvernement, qui a opté pour des réformes à la marge plutôt qu’une refonte structurelle du système de soutien aux étudiants.
Cette année encore, le fossé se creuse entre les ressources disponibles et les besoins réels des étudiants, rendant l’accès à l’enseignement supérieur de plus en plus difficile pour les jeunes issus de milieux modestes.