Après une nette décrue amorcée en 2024, la tendance à la baisse des taux de crédit immobilier semble aujourd’hui véritablement terminée.
La reprise du marché immobilier devra s’opérer sans l’aide de la baisse des taux. Selon les données provisoires de la Banque de France publiées le 6 octobre, le taux moyen des crédits à l’habitat - y compris des prêts renégociés - s’est en moyenne établi à 3,02 % en août. Un chiffre en stagnation depuis plusieurs mois. En juillet, le taux moyen s’élevait à 3,01 %, tout comme en juin. Après être passé de 4,17 % en janvier 2024 à 3,01% en avril 2025, la baisse des taux semble donc définitivement terminée.
“Il y a forcément un moment où la baisse s’arrêtera et l’on ne retrouvera pas les taux exceptionnellement bas autour de 1,5 % d’il y a quatre ans”, avait averti le 6 juin François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, sur France 2.
Corollaire des taux, la production de crédits immobiliers (hors renégociations) a atteint 13,9 milliards d’euros en août, un niveau inférieur à celui constaté en juin et juillet, même si le mois d’août est traditionnellement moins propice à la distribution de crédit immobilier. La Banque de France y voit pourtant une “confirmation de reprise”. La France vient seulement de retrouver son niveau de production d’avril 2025.
Malgré un marché convalescent, les primo-accédants - à savoir les ménages qui deviennent propriétaires pour la première fois - restent la cible première des banques. Ils continuent de représenter plus de la moitié des nouveaux crédits accordés, très exactement 52 % selon la Banque de France.
Le coût de la dette française, baromètre des taux
La baisse des taux n’est pas prête de revenir. Les banques surveillent attentivement le rendement des obligations assimilables du Trésor (OAT), indicateur de référence pour le coût de la dette française. Après avoir fluctué entre 3,6 % et 3,7 % entre mars et mai 2025, ce taux a atteint 3,55 % au 9 octobre selon l’Agence France Trésor. Un niveau en baisse, mais durablement élevé, qui s’explique avant tout par l’instabilité politique française.
Or, comme le souligne la Fondation iFRAP, “le taux de l’OAT à 10 ans influence directement la fixation des taux d’intérêt des prêts immobiliers”. Depuis 2003, le niveau des crédits immobiliers à plus de dix ans suit de près celui de l’OAT, avec un léger décalage à la hausse. Dans ce contexte, une forte baisse des taux semble difficile à envisager : les marges de manœuvre des banques demeurent limitées.
De là à craindre une future hausse des taux ? Pas tout à fait car certains éléments plaident pour une stabilisation des taux. Le 11 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu son principal taux directeur, son taux de dépôt, à 2 %. Ce maintien, qui fait suite à huit baisses de taux en un an, encourage les établissements bancaires à proposer des conditions de financement attractives.