Les primes de complémentaire santé individuelles devraient augmenter de 2,5 % à 3,5 % en 2026. Pour continuer à se soigner, les Français abaissent leur niveau de garantie, une dynamique qui n’est «bonne pour personne», juge Facts & Figures.

La chanson est désormais connue. Les cotisations que les Français paieront en 2026 au titre de leur complémentaire santé augmenteront de 2,5 % à 3,5 % selon les prévisions du cabinet de conseils Facts & Figures publiées le 16 septembre. Les raisons d’une telle hausse sont connues. Depuis 10 ans, la tendance est marquée : la consommation de soins et de biens médicaux progresse d’environ 3,3 % par an depuis 2016. En particulier, le poste des transports médicaux (+4,9 %), des soins hospitaliers et auxiliaires médicaux (+3,9 %) tirent cette moyenne vers le haut.

De leur côté, les organismes complémentaires de l’Assurance maladie (OCAM) doivent assumer des charges de remboursement augmentant de 2,4 % chaque année depuis 2016. Avec une appétence particulière des Français pour les soins compris dans le panier de soins 100 % santé, qui permet à chaque assuré de ne rien débourser pour ses soins optiques, auditifs et dentaires. Pour ce dernier poste, les dépenses des mutuelles ont flambé en moins de dix ans, avec un rythme annuel de 6,1 % d’augmentation. La prise en charge des hébergements à l'hôpital, la médecine douce et les appareils auditifs est aussi une source de coûts pour elle depuis 2016 (+6,5 % par an en moyenne annualisée).

Les tarifs de consultation des médecins, pris en charge par les complémentaires, poursuivent également leur inflation. Depuis décembre 2024, les généralistes, pédiatres, psychiatres, gynécologues et gériatres ont augmenté le prix de leur prestation de 1,5 à 5,5 euros, selon les professionnels.

«Les Français ne peuvent plus suivre»

Pour maintenir leur équilibre financier, les assureurs ajustent donc régulièrement leurs tarifs à la hausse.

«Compte tenu du poids désormais particulièrement lourd d’une complémentaire santé individuelle dans le budget d’une personne célibataire, d’un foyer ou d’une famille, l’analyse des données de ces dix dernières années indique clairement que “les Français ne peuvent plus suivre”», estime Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures.

Face à cette pression tarifaire, les assurés ne restent pas sans réagir. Certains foyers résilient leurs contrats pour profiter de promotions temporaires ailleurs, d’autres abaissent le niveau de leurs garanties afin de contenir leur budget santé. Une dynamique jugée néfaste par Facts & Figures, qui appelle à une refonte collective du système impliquant l’État, les fédérations professionnelles et les associations de consommateurs.

Les gouvernements successifs n’ont pas inversé la tendance, au contraire. Depuis plusieurs années, la politique publique s’oriente vers un transfert accru des charges de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé. Les rares allègements concédés n’ont eu lieu qu’en contrepartie d’autres hausses.

Exemple récent : au printemps 2025, le gouvernement a préféré renoncer à relever le ticket modérateur sur les médicaments et consultations... mais en contrepartie, il a prévu de taxer exceptionnellement les OCAM à hauteur de 2 % de leur chiffre d’affaires à l’automne.

Si cette taxation n’a pas encore été confirmée, sa reconduction en 2026 reste possible.

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