L'année 2024, initialement marquée par une reprise du marché immobilier, a été radicalement transformée par la dissolution de l'Assemblée nationale. L'attente de la formation d'un nouveau gouvernement a provoqué un coup d'arrêt brutal, plongeant le secteur immobilier dans l'incertitude. Face à ce contexte, les notaires ont été interrogés.
78 % des notaires conseillent de vendre
Habituellement, les notaires encouragent l'achat en période de croissance et la vente en période de baisse. Cependant, la situation actuelle est exceptionnelle. Selon Immonot, 78 % des notaires interrogés recommandent de vendre, une proportion en nette hausse par rapport aux années précédentes.
Les notaires sont de plus en plus pessimistes quant à l'évolution de leur activité. En avril, 18 % d'entre eux anticipaient une augmentation de leur activité, contre seulement 8 % en juin. Parallèlement, 58 % des notaires prévoient une baisse des transactions.
Les raisons de ces perspectives
- Incertitude politique : La dissolution de l'Assemblée nationale et l'absence de majorité absolue génèrent une grande instabilité politique. Les notaires estiment qu'il est très improbable qu'une situation plus stable intervienne avant la fin de l'année, retardant ainsi toute reprise du marché immobilier.
- Anticipation de la baisse des prix : Selon les sondages d'Immonot, 67 % des négociateurs immobiliers anticipent une baisse des prix des logements, contre 32 % précédemment. De même, 68 % pensent que les prix des terrains vont diminuer (contre 46 % auparavant), et 70 % prévoient une baisse des prix des commerces.
- Augmentation des taux d'intérêt : Si les promesses électorales débouchent sur une augmentation de l'endettement public, les taux d'intérêt, qui diminuaient jusqu'à maintenant, pourraient s'envoler.
L’immobilier reste-t-il une valeur refuge ?
L'immobilier a historiquement été perçu comme une valeur refuge en raison de sa capacité à préserver le capital et à générer des revenus passifs. Même en période d'incertitude économique, les biens immobiliers peuvent offrir une stabilité que les actifs financiers plus volatils ne peuvent pas garantir.
Cela est particulièrement vrai pour les biens situés dans des zones géographiques prisées. La demande reste élevée malgré les fluctuations économiques.
Cependant, seulement 15 % des notaires continuent de conseiller l'achat, soulignant que l'immobilier conserve son statut de valeur refuge.
Pour les investisseurs et les acheteurs, cela signifie qu'il est crucial d'évaluer soigneusement les conditions du marché et de considérer les risques avant de prendre des décisions d'achat. L'immobilier reste une valeur refuge dans certaines zones, mais la prudence est de mise face aux fluctuations actuelles du marché.
