Malgré un modèle économique menacé par le changement climatique, les grandes stations de ski voient le prix de l’immobilier se maintenir à des niveaux très élevés. Pour les plus petites, la baisse est inéluctable.

Elles ne connaissent (pas encore) la crise. Les communes accueillant des stations de ski affichent des prix immobiliers encore nettement supérieurs à la moyenne nationale. Selon l’étude publiée ce 18 décembre par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), au 1er octobre 2025, le prix moyen d’un bien dans une station de ski (appartements et chalets) atteint 4 003 euros par mètre carré, contre à peine 3 000 dans le reste de la France.

Les écarts de prix sont “particulièrement marqués” selon les stations. Les Alpes du Nord, zone la plus prisée des skieurs, est de loin la plus onéreuse, avec un prix moyen de 5 201 euros le mètre carré. C’est près de trois fois plus que le Massif central ou la Corse, territoires où la moyenne est inférieure à 2 000 euros. De manière générale, plus un bien est situé en altitude, plus sa valeur est élevée. “Dans les Alpes, sur les cinq dernières années, les prix ont augmenté une fois et demie plus rapidement au-delà de 1 500 mètres qu’en dessous de ce seuil. Cette tendance reflète l’intérêt croissant des acquéreurs pour les stations situées en altitude, jugées plus fiables en matière d’enneigement”, souligne la Fnaim.

Sur les 71 principales stations alpines étudiées, le prix moyen s’élève à 5 843 euros par mètre carré. Ceux constatés dans les stations les plus réputées atteignent des sommets. A Val d’Isère, ils tutoient 15 000 euros par mètre carré. À Courchevel et Méribel, ils se situent environ respectivement à 13 500 et 11 500 euros. À l’inverse, certaines stations comme Les Bottières ou Valfréjus restent plus abordables, avec des prix inférieurs à la moyenne nationale.

La menace climatique

Ces prix continueront-ils d’être aussi élevés à l’avenir ? La question de pose car au sein des stations, près des deux tiers des logements affichent un diagnostic de performance énergétique (DPE) noté E, F ou G, soit plus du double de la moyenne française. Plus du quart (28%) ont le statut de passoire thermique, soit un DPE F ou G. Or, la loi Climat et résilience interdit progressivement la mise en location des biens dont la classe énergétique est mauvaise. Le couperet est déjà tombé pour l'ensemble des biens notés G au 1er janvier 2025. Les biens notés F et E seront respectivement interdits d’être loués en 2028 et 2034.

La rénovation énergétique de ces biens est donc une priorité. Sauf que ces biens sont “majoritairement” des résidences secondaires, empêchant donc leurs propriétaires de mobiliser l’aide publique MaPrimeRénov’. Les biens ne pouvant être loués voient leur prix fortement chuter. Loïc Cantin, président de la Fnaim estime qu’il y à “urgence à accompagner spécifiquement la rénovation énergétique des logements en montagne”.

Pour certaines stations, le problème n’est déjà plus réglementaire mais climatique. “Plusieurs stations de moyenne et basse altitude ont déjà fermé ces dernières années, et d’autres restent menacées”, rappelle la Fédération. Ce qui, là aussi, pourrait accentuer la baisse des prix immobiliers dans les stations allant arrêter leurs activités hivernales.

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