Lorsqu’on souscrit un prêt immobilier, la question de la perte d’emploi peut vite devenir une source d’inquiétude. L’assurance chômage du prêt immobilier, aussi appelée garantie perte d’emploi, est une option de l’assurance emprunteur qui vise à prendre le relais sur les mensualités en cas de licenciement. Mais son fonctionnement, ses conditions et son efficacité réelle sont souvent mal compris.

Ce qu'il faut retenir :

  • La garantie chômage est optionnelle et réservée principalement aux salariés en CDI.
  • Elle couvre uniquement certains types de licenciements involontaires.
  • L’indemnisation est limitée dans le temps et soumise à des délais de carence et de franchise.
  • Son coût peut être élevé au regard de la protection réelle.
  • Elle doit être évaluée au cas par cas, selon votre stabilité professionnelle et votre épargne.

Comment fonctionne l’assurance chômage pour un prêt immobilier ?

La garantie perte d’emploi est une option facultative de l’assurance emprunteur. Elle a pour objectif de prendre en charge tout ou partie des mensualités du crédit lorsque l’emprunteur perd son emploi de manière involontaire.

Principe de la garantie chômage

Cette garantie s’adresse principalement aux salariés en CDI. Elle s’active uniquement en cas de licenciement subi (économique ou personnel hors faute grave ou lourde). En revanche, les démissions, ruptures conventionnelles ou fins de CDD sont, dans la grande majorité des contrats, exclues.

À quel moment la garantie s’active-t-elle ?

L’indemnisation ne débute pas immédiatement après la perte d’emploi. Elle est conditionnée :

Ce n’est qu’à l’issue de ces délais que l’assureur commence à intervenir.

💡 Bon à savoir :
Dans la majorité des cas, la garantie chômage n’intervient qu’après plusieurs mois sans emploi, ce qui limite fortement son efficacité réelle, notamment pour les emprunteurs disposant déjà d’une épargne de sécurité.

Que prend en charge l’assurance chômage du prêt immobilier ?

Selon les contrats, l’assureur rembourse :

  • une partie des mensualités (souvent 50 à 80 %),
  • pendant une durée limitée (12 à 24 mois cumulés sur toute la durée du prêt).

En revanche, les fonds sont versés directement à la banque, et non à l’emprunteur.

⚠️ Différence avec les allocations chômage :
L’assurance chômage du prêt immobilier ne remplace pas les allocations versées par France Travail (ex Pôle emploi). Elle agit en complément, pour éviter une situation de surendettement pendant une période de chômage prolongée.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de la garantie perte d’emploi ?

La garantie perte d’emploi est l’une des plus encadrées de l’assurance emprunteur. Avant d’y souscrire, il est donc essentiel d’en comprendre précisément les conditions pour éviter toute mauvaise surprise au moment du sinistre.

  • Cette garantie est généralement réservée aux salariés en CDI, hors période d’essai au moment de la souscription.
  • Sont donc le plus souvent exclus : les travailleurs indépendants, les professions libérales, les intérimaires, et les salariés en CDD.
  • L’indemnisation est en principe prévue en cas de licenciement économique et de licenciement pour motif personnel, à condition qu’il ne s’agisse pas d’une faute grave ou lourde.
  • En revanche, la garantie ne s’active généralement pas en cas de démission, de rupture conventionnelle (dans la majorité des contrats), ou de fin de CDD ou de mission d’intérim.

Deux délais sont systématiquement prévus :

  • un délai de carence après la souscription (souvent 6 à 12 mois),
  • ainsi qu'un délai de franchise après la perte d’emploi (généralement 3 à 6 mois), pendant lequel aucune indemnisation n’est versée.

Indemnisation de l’assurance chômage : montants, durée et limites

L’assurance chômage ne prend jamais en charge la totalité du crédit et s’inscrit dans un cadre temporaire et plafonné.

Selon les contrats, l’assureur rembourse entre 50 % et 80 % de la mensualité, dans la limite d’un plafond défini au contrat.

En plus, l’indemnisation est limitée dans le temps. Elle dure le plus souvent 12 à 24 mois cumulés sur toute la durée du prêt, avec parfois un nombre maximum de sinistres indemnisables.

En cas de reprise d’activité partielle, ou de retour à l’emploi, l’indemnisation est généralement suspendue, voire définitivement arrêtée selon les conditions du contrat.

💡 Exemple concret :
Pour une mensualité de 1 000 €, l’assurance chômage peut couvrir entre 600 et 800 € par mois, pendant 12 mois maximum, après plusieurs mois de franchise.

Combien coûte l’assurance chômage pour un prêt immobilier ?

Le coût de la garantie perte d’emploi est souvent sous-estimé au moment de la souscription, alors qu’il peut peser significativement sur le coût total du crédit.

Comment est calculée l’assurance chômage ?

La garantie chômage est facturée :

  • soit en pourcentage du capital emprunté,
  • soit en pourcentage de la mensualité assurée, et s’ajoute au coût des autres garanties de l’assurance emprunteur.

Elle représente généralement 0,10 % à 0,50 % du capital assuré par an, selon l’âge, le montant du prêt et les conditions du contrat.

Impact sur le coût total du crédit et le TAEA

Sur la durée du prêt, le coût cumulé peut être important. Sur 20 à 25 ans, la garantie chômage peut représenter plusieurs milliers d’euros, même si l’indemnisation, elle, reste limitée dans le temps.

La garantie perte d’emploi augmente directement le TAEA et peut dégrader la compétitivité globale du financement, surtout si elle est ajoutée au contrat bancaire.

Coût réel vs bénéfice attendu

Dans de nombreux cas, le rapport coût / bénéfice est déséquilibré :

  • cotisation longue,
  • indemnisation courte,
  • activation soumise à de nombreuses conditions.

💡 Bon à savoir :
Dans certains profils, le coût de la garantie chômage sur 20 ans peut dépasser le montant réellement indemnisé en cas de perte d’emploi.

Faut-il vraiment souscrire une assurance chômage ? Conseils d'expert

La garantie perte d’emploi n’est ni obligatoire ni systématiquement pertinente. Son intérêt dépend fortement du profil de l’emprunteur.

Avantages de l'assurance chômage du prêt immobilier

  • Sécurité psychologique en cas de licenciement,
  • Protection temporaire permettant d’absorber une période de transition,
  • Peut rassurer certains emprunteurs au moment de l’achat.

Limites de l'assurance chômage du prêt immobilier

  • Nombreuses exclusions (démission, rupture conventionnelle, CDD…),
  • Délais de carence et de franchise longs,
  • Coût élevé au regard de la durée d’indemnisation,
  • Protection partielle des mensualités seulement.

Alternatives à l'assurance chômage du prêt immobilier

Selon votre situation, d’autres solutions peuvent être plus efficaces :

  • constitution d’une épargne de précaution,
  • modulation des mensualités prévue dans le prêt,
  • différé de remboursement en cas de coup dur,
  • assurance individuelle adaptée, mieux ciblée sur vos risques réels.

💡 Conseil courtier :
Pour les profils stables disposant d’une épargne de sécurité, une réserve financière est souvent plus efficace et plus souple qu’une garantie chômage.

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FAQ : Assurance chômage prêt immobilier

L’assurance chômage est-elle obligatoire pour un prêt immobilier ?

Non. La garantie chômage est facultative et les banques ne l'exigent jamais pour accorder un prêt immobilier.

La rupture conventionnelle est-elle couverte ?

En règle générale, non. La plupart des contrats excluent la rupture conventionnelle, même si France Travail l'assimile à une perte d'emploi.

Peut-on résilier la garantie chômage en cours de prêt ?

Oui, dans la plupart des cas. La garantie chômage peut être supprimée ou résiliée, notamment si vous changez d’assurance emprunteur ou si vous renégociez votre contrat.

Toutes les banques proposent-elle la garantie chômage ?

Non. Certaines banques la proposent principalement en option. En revanche, en assurance individuelle, elle est rarement mise en avant.

Existe-t-il une assurance chômage en délégation ?

Très rarement. La garantie perte d’emploi est peu disponible en délégation d’assurance, car jugée complexe, coûteuse et peu rentable par les assureurs externes.